Hey, remenber, darling ! (Jupiter #1)

Notre relation était compliquée, on marchait sur des œufs tous les deux. Enfin surtout moi. Je ne devais pas aller trop vite en besogne, je ne voulais pas t’effrayer et qu’ensuite tu t’échappes. Plus je te regarde et plus je me dis que je peux tenter de me contenter de ce que j’ai en ce moment, qu’il ne faut pas que j’espère de trop au risque de ne pouvoir survivre à cette douleur. Alors je faisais tout pour être cet ami parfait, qui est toujours là quand il y a besoin. Et je laissais le soin à l’avenir de me dire ce qui va se passer. Parce que tout est trop flou pour que je puisse savoir ce qui va vraiment se passer, non pas que j’ai des dons de voyance. Et pour le moment je me concentrais sur ta rémission, car tu semblais encore faible. Pour le moment ce qui m’importait c’était de regagner d’une certaine manière ta confiance. Tout en faisant attention à chacun de mes gestes, de mes paroles pour ne pas me trahir. Ton amnésie était à mon avantage, je pouvais créer un monde illusoire, comme si rien de douloureux n’aurait existé entre nous.

Je te vois froncer les sourcils. Il ne me faut que quelques secondes pour comprendre ce qui te tracasse. Je secoue doucement la tête de gauche à droite, je n’avais pas eu l’intention de te faire payer de toute manière. Je n’étais pas aussi riche que ça, mais je ne faisais pas souvent des folies, enfin plus depuis que l’on est séparé. Même si j’étais le plus raisonnable des deux lorsque l’on était en couple. mais c’était du passé, maintenant je ne pouvais que supporter ta présence en tant que simple ami avec un maigre espoir que ça migre en quelque chose de plus intime, plus fusionnel, comme ce que l’on était avant. Je ne pouvais revivre ce bonheur qui m‘avait été offert et que j’avais stupidement gâché. Ce n’était que justice de demeurer frustré de ne pouvoir te toucher. Et cette retenue ne faisait qu’alimenter ce désir latent que j’ai pour toi. Cette seconde chance était pour moi ce dernier espoir de pouvoir un jour t’aimer de nouveau, et d’une certaine manière de me faire pardonner. C’était attendrissant de te voir aussi fragile, tu avais toujours cet air qui ne donnait envie que d’une seule chose : celle de te protéger. J’avais failli à ce rôle, en étant probablement celui qui t’a le plus blessé dans la vie. Je n’aurais jamais assez de temps pour que les regrets que j’ai me quitte. La seule chose que j’espère, c’est que tu retrouves ce talent qui faisait briller ton regard et qui m’emplissait de fierté. Tu abordes mon travail, qui me passionne autant que de passer du temps avec toi. Je vois dans ton regard que tu hésites, probablement à me demander ce que c’est. Je souris gentiment, essayant de repousser doucement le sentiment de vexation et de déception qu’engendre cette méconnaissance dont tu n’étais aucunement coupable. J’affiche un maigre sourire. « je travaille avec des personnes en situation de handicap, pour la plupart mental, mais il y a quelques personnes ayant un handicap psychique. je suis dans les ressources humaines, je m’occupe principalement du recrutement du personnel éducatif, mais il m’arrive aussi de monter des projets avec les personnes handicapées. » j’affiche un sourire nostalgique quand je repense que je montais avec toi ces projets, souvent de nos discussions plus que passionnantes. Mais plus rien de tout cela n’existait maintenant.